Thomas et Aurélie en randonnée à Madère

‘‘ C’est devenu une évidence lorsque nous avons compris qu’il s’agissait d’un paradis pour les randonneurs… ‘‘

Bonjour à vous deux ! Vous êtes passionnés de randonnée et aimez découvrir de nouveaux paysages, au bout de l’effort. En 2016, vous êtes partis une semaine à Madère où la difficulté du dénivelé et de la météo capricieuse de mars s’atténuait dans le confort de votre hôtel face aux couchers de soleil sur l’océan.

Mais au final, pourquoi avoir choisi Madère pour vos vacances ?

Nous cherchions une destination pour un court séjour au milieu de l’hiver, dépaysante et accessible financièrement, touristique et préservée, et surtout accessible directement depuis Lyon en avion. Madère possédait tous les atouts pour nous séduire. C’est devenu une évidence lorsque nous avons compris qu’il s’agissait d’un paradis pour les randonneurs qui allie des paysages somptueux à des températures clémentes toute l’année.

Qu’est-ce qui vous a marqué sur cette île par rapport à vos autres voyages ? Avez-vous eu des surprises ?

Chaque pays possède ses particularités mais nous gardons une tendresse particulière pour notre voyage à Madère, pour plusieurs raisons.

En premier lieu, la diversité des paysages sur un territoire aussi ramassé est étonnante. En l’espace d’un court séjour et même sur une seule journée, il est possible de passer des montagnes du centre de l’île aux côtes escarpées de l’Atlantique. Il n’est pas rare de partir sous le soleil à Funchal pour trouver une pluie battante s’abattant sur la végétation luxuriante de Caldeirao Inferno. Nous avons aussi été étonnés par les piscines naturelles d’eau de mer de Porto Moniz, que nous n’avons pas pu tester. 

Enfin, Madère ne serait pas le paradis des randonneurs sans les fameuses levadas. Ces canaux d’irrigation sont longés par des chemins destinés à leur entretien, qui sont donc accessibles aux randonneurs. Les tracés sont rarement très difficiles mais certains sont étroits ou situés sur des versants abrupts. Autre particularité à connaître : l’île est un véritable gruyère parcourue de tunnels à destination des automobilistes mais aussi des marcheurs. La lampe frontale est plus que nécessaire !

Alors justement, ce paradis des randonneurs était-il à la hauteur de vos attentes ? Quelles randonnées avez-vous pratiquées ?

Oui, l’objectif était clair pour nous : à chaque journée sa randonnée, voire même deux. Grâce à la technologie des montres connectées, les statistiques sont équivoques : 8 randonnées, 24 heures de marche, 70 km parcourus et 1700 m de dénivelé positif cumulé. Sachant que le compteur affichait déjà 900 m de dénivelé positif sur la randonnée menant du Pico do Arieiro au Pico Ruivo, les autres tracés ne comportaient pas de grosses difficultés. 

Randonnée à la Ponta di São Lourenço à l’extrémité est de Madère

Jour 1 : La Ponta de Sao Lourenço (7,6 km, 2h30 de marche et 400 m de dénivelé), à l’extrémité est de l’île, offre un paysage presque aride. Des bourrasques ont manqué de nous faire rebrousser chemin mais les jolies vues nous en ont dissuadé. Au passage, une chute sur les fesses pour chacun de nous. Rien de grave sinon une légère honte devant ceux qu’on tentait de doubler…

Jour 2 : Caldeirao Verde, 18,9 km, 5h40, 110 m de dénivelé, cette longue randonnée a été effectuée sous une pluie fine au départ puis de plus en plus drue au fur et à mesure de la journée. Preuve du taux de précipitation, la végétation luxuriante s’expose de part et d’autre. Autres points forts : un cirque et sa cascade, plusieurs tunnels (lampe frontale indispensable !), des vues spectaculaires, des passages étroits et encore une cascade. La météo, peu clémente, a sans doute accentué le côté exceptionnel de cette randonnée. Nous étions complètement mouillés et glacés jusqu’à l’os à la fin. Mais que de superbes vues !

C’était un début prometteur en effet. Et vous avez continué sur le même rythme durant une semaine ?

En effet, le troisième jour, nous avons visité Funchal au travers des principaux centres touristiques, 5,9km, 2h30 et 430m de dénivelé. Puis 6,3 km et 1h30 de marche sur un des chemins du littoral depuis un petit village de pêcheurs, Camara de Lobos.

Jour 4 : Du Pico do Arieiro vers le Pico Ruivo, 12km, 4h45, 900 m de dénivelé, le point culminant de l’île ne pouvait qu’être difficile et nous avons souffert physiquement. L’effort n’était pas vain : ça se mérite une vue depuis 1820 m de hauteur… 

Jour 5 : Ribeira de Janela, 12km et 3h15 près de Porto Moniz. Cette randonnée ne nous a pas laissé un souvenir impérissable… À cette période de l’année, Porto Moniz est une ville assez triste car tournée vers la saison estivale avec ses multiples piscines naturelles. Ensuite nous avons emprunté les petites routes, rencontré des vaches placides au croisement des panneaux routiers et admiré les éoliennes du plateau de Paul de Serra. 

Jour 6 : Lombada da Ponta do Sol, 9,7km, 2h, 110 m de dénivelé puis direction le point le plus à l’ouest Ponta do Pargo, que nous avons vraiment apprécié (bien plus que la conduite des locaux, qui nous a valu quelques sueurs froides). Le paysage sauvage et la nature authentique nous ont séduits.

Avez-vous rencontré des Madeirois ? Est-ce nécessaire d’avoir un guide sur place pour randonner ?

Nous avions uniquement le guide du Routard et un accès illimité à Internet ! L’avantage de Madère est que la plupart des habitants parle français. Nous n’étions pas trop dépaysés dans les restaurants. Nous avons discuté avec plusieurs serveurs et restaurateurs, toujours affables. Après plusieurs jours de repas dans les restaurants, nous avons fini par comprendre que prix, qualité et quantité n’étaient pas corrélés. Conclusion : il fallait moins commander si nous voulions espérer finir nos assiettes !

Une vache se promenant librement sur la route

Vous avez donc plusieurs restaurants à votre palmarès. Avez-vous dégusté des spécialités culinaires de Madère ?

Nous avons craqué sur le délicieux Bolo-do-Caco (pain à l’ail) qui nécessite de bien se dépenser avant de manger… Mais aussi les chorizos, espada aux bananes (poisson très moche mais très bon, connu sous le nom de sabre noir), poulpes, moules, calamars en salade ou accompagnés de pommes de terre sans oublier les bananes et les fruits de la passion.

Quelle image rapportez-vous de Madère ? Y retourneriez-vous ?

Madère reste un magnifique souvenir de voyage : le cadre romantique de l’hôtel, la nature omniprésente et les paysages si différents d’un bout à l’autre de l’île, les repas délicieux et la gentillesse de la plupart des habitants. Dans l’hôtellerie et la restauration notamment, le personnel et les commerçants sont très cordiaux et compétents. Sortis du centre de Funchal, les prix sont très compétitifs. Si nous en avions la possibilité, nous y retournerions avec plaisir. Désormais parents d’un enfant en bas âge, nous privilégierions plutôt les circuits en voiture et la visite des villages pittoresques et côtiers.

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