Madère, un des endémismes les plus marqués de la planète

Par sa végétation luxuriante et son climat doux toute l’année, l’île de Madère est un véritable paradis pour observer la nature de près. La biodiversité de Madère a pu se développer grâce à la succession de plusieurs phases volcaniques jusqu’à il y a 6000 ans et qui ont formé cette île au relief accidenté, constituées de vallées encaissées, de pentes importantes et de quelques hauts plateaux. Un sous-sol riche, une latitude qui garantit de douces températures l’hiver et des vents dominants du nord-ouest qui provoquent un effet de Foehn ainsi que des précipitations importantes et régulières font de Madère un délicat mélange permettant à près de 1500 espèces de plantes de s’y développer.

Mais ce qui frappe surtout, c’est le caractère endémique de ces espèces. En effet, 6% des plantes de Madère ne sont présentes que sur cette île. Les premières graines sont arrivées il y a donc 6000 ans, apportées par le vent, la mer et les oiseaux. Cette colonisation tranquille a également pu se faire par le maintien (puisqu’elle est aujourd’hui protégée et Patrimoine Mondial de l’Unesco) de la forêt laurisylve, plus ancienne forêt connue. À Madère, elle couvre environ 15000 hectares – soit 19% de la superficie de l’île – et l’on y trouve principalement des Lauracées persistants. Le climat généreux favorise également le gigantisme : ainsi, il n’est pas rare de croiser une bruyère arborescente de 9 mètres ou des fougères aux frondes mesurant plus de 2 mètres de long !

La forêt laurisylve dans la brume et une forte humidité ambiante

La faune n’est pas en reste : sa richesse se concentre surtout sur les insectes, les arachnides, les oiseaux et les mollusques. L’endémisme atteint presque là son paroxysme. À la Ponta de São Lourenço, 35 espèces de mollusques terrestres ont été répertoriées, dont 24 sont endémiques. L’oiseau qui attire tous les regards est sans nul doute le pigeon Trocaz, formidable exemple d’adaptation puisqu’en arrivant à Madère à l’ère tertiaire, il fit évoluer son plumage pour se fondre dans la forêt de lauriers et faire de celle-ci sa principale source de nourriture. On découvrira également avec émerveillement le pinson des arbres ou le pétrel de Madère, tous deux endémiques. Côté reptiles, vous ne manquerez pas d’apercevoir le petit lézard Teira Dugesii, présent partout sur l’île : mieux encore, vous pourrez l’observer et le photographier à votre guise tant son caractère peu farouche vous en laissera le loisir.

Madère, ce sont également ses jardins, profusion de fleurs plus colorées et odorantes les unes que les autres. À Funchal, l’air marin se mélange subtilement à la fragrance enivrante des jardins environnants. Vous ne pourrez pas manquer le jardin botanique où plus de 2000 plantes exotiques vous attendent, orchidées notamment. Bien que très endommagé par l’incendie qui l’a ravagé en 2016, il est en passe de retrouver sa splendeur. Partout sur l’île, dans chaque rue, chaque chemin, les fleurs éclosent, naturellement ou plantées par les habitants, et colorent chaque paysage, du cœur des forêts aux abrupts des falaises.

Le climat méditerranéen à subtropical humide de Madère joue un rôle prépondérant dans la diversité et la multiplication des espèces. Parfois apportées par l’homme, de très nombreux animaux et végétaux semblent trouver sur cette terre perdue au milieu de l’Océan un havre de paix où l’Homme, bien qu’ayant détruit la Nature durant un temps pour la pêche ou l’agriculture, a appris à la comprendre et à la protéger.

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