Topexpos Magazine n°53

Édito

Selon un proverbe tibétain, « le voyage est un retour vers l’essentiel ». Depuis maintenant plus d’un an, petits et grands voyageurs ont ressorti leurs vieux albums et rangé les photos les plus récentes. Il se sont remémoré avec nostalgie leurs dernières escapades puisqu’il fallait voyager de chez soi. Pourtant, le voyage ne se résume pas à un billet de train ou d’avion et quelques clichés. Il est une marche vers l’inconnu, vers la découverte. Il ouvre les yeux sur le monde et change le regard. En cela, il est un retour vers l’essentiel, et cela nous manque terriblement.

Les derniers chiffres du virus ont remplacé les récits de week-end dans toutes les conversations, si tant est qu’elles puissent encore se tenir sans écran interposé. Cette épidémie mondiale nous aura montré combien notre équilibre est fragile : on prive le voyageur de son plaisir certes mais on prive également de travail et de ressources les millions de gens qui viv(ai)ent du tourisme. La crise exacerbe les individualismes et contraint à se surprotéger de tout (et de tous). Elle révèle une véritable crise de confiance dans les institutions qui nous gouvernent, mais surtout dans l’Autre en général. Elle nous met face à nos contradictions et à nos peurs. Aussi, il faut peut-être envisager le voyage différemment, tel qu’il commence à émerger doucement ici et là depuis un an : marcher en forêt et écouter les oiseaux, partir pêcher sur un petit lac, déambuler dans nos villes en levant les yeux vers les gens, c’est peut-être aussi cela le nouveau visage du voyage.

C’est aussi profiter de l’évasion et du rêve que nous donnent les autres : ici un documentaire, là un magazine, les occasions sont nombreuses d’ouvrir son esprit et de (re)découvrir le monde qui nous entoure. Dans ce numéro, Topexpos Magazine vous emmène au Cameroun, ce petit bout d’Afrique qui rassemble en harmonie toutes les différences, en toute simplicité. Il est facile de regretter ce qui nous manque, beaucoup moins de contempler ce que l’on a.